
Durant des années, j’ai vécu en me laissant porter par la Vie.
Mes rêves et mes envies, s'ils se réalisaient tant mieux, sinon je me rappelais que ce n’étaient là que des rêves.
Je n’étais pas malheureuse, je suivais ce qu’on me proposait, là où on me guidait, et je m’en contentais.
Jusqu'à ce que s'enchainent des situations marquantes qui me secouent, me mettent sans dessus-dessous, m’amènent vers le fond. Dans cette descente vers le mal-être m'apparaissent alors un à un tous les dysfonctionnements de ma vie. Tout ce que j’acceptais en m’oubliant, tout ce que je vivais en robot, tout ce que je croyais être moi mais qui m’éloignait en réalité chaque jour un peu plus de celle que j’étais vraiment.
A ce moment, j'ai eu le sentiment que cette vie qui jusqu’alors me paraissait idéale était du sable mouvant dans lequel je m'enfonçais sans me rendre compte. Et plus je me débattais pour réaménager cet espace familier, plus j'y glissais.
Combien de fois n'ai-je pas regretté l’avant ! Quand je ne réfléchissais pas et ne me posais pas de questions. Quand j’étais dans cette sorte d’insouciance qui me convenait si bien.
Parce que là, à l'instant je ressentais juste tout ce qui n’allait pas mais je n'avais aucune idée de comment y remédier. J’étais dans cet entre-deux où rien n’allait mais où je n’avais aucune autre possibilité. Où le seul sentiment était l’inconfort. Les seules pensées, les questionnements. Je ne voyais ni comment avancer ni comment revenir en arrière. Et rester là était tout simplement impossible à long terme, psychologiquement et émotionnellement parlant.
Je pense que beaucoup d’entre-vous se reconnaitront là-dedans. Je pense que, surtout nous les femmes, vivons toutes à un moment ou à un autre de notre existence cela. Cette impression d’être arrivées au bout d’un cycle et de nous trouver alors soit face à un précipice sans aucun pont pour continuer soit face à mille possibilités sans savoir laquelle est la bonne.
Et je suis sûre qu’autant douloureuse que puisse être cette situation, et même si parfois l’idée vous traverse, aucune d’entre-vous ne souhaite rebrousser chemin. Parce que vous savez. Vous savez que c’est là la suite de votre vie, que vous ne pouviez continuer éternellement ainsi. Vous savez que maintenant que vous avez pris conscience de ces choses continuer l’air de rien serait impossible.
Et vous avez raison.
J’ai envie de vous proposer une petite histoire métaphorique : Vous avez vécu toutes ces années dans une prison. Une prison confortable et rassurante certes, mais une prison. La prison de l'entourage qui souhaitait vous voir ainsi. La prison de celle que vous vous forciez à être pour plaire aux autres. La prison de votre vie professionnelle ou privée. La prison d’un quotidien qui se resserre et vous éteint petit à petit. Mais vous ne saviez pas durant toutes ces années que la liberté était possible.
Puis un événement de la vie a lavé vos fenêtres. Alors vous avez pu voir dehors, vous avez vu qu’autre chose était possible, que vous n’aviez plus à vivre dans cette prison, qu’une vie vous attendait à l'extérieur. Mais par la vitre vous voyez aussi que dehors rien n’est créé, que le confort que vous connaissez n’y existe pas.
Et maintenant vous êtes sur le pas de la porte. Si vous sortez vous savez que vous serez face au néant. Et le néant, c’est le vide ! Alors avec lui vient la peur de ne pas savoir comment faire face, de ne pas être assez forte ou courageuse sur le long terme pour construire de vos mains quelque chose de nouveau.
Et pourtant...
"La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer."
Peter Drucker
Si vous êtes sur le pas de cette porte, si vous ne savez pas comment vous en sortir sans vouloir y rentrer à nouveau, alors je vous partage ce qui m’a aidée dans cette période :
- Ouvrez-vous à la nouveauté. Rencontrez de nouvelles personnes, lisez des livres inspirants, essayez de nouvelles activités, testez des manières de vivre et de fonctionner différentes de celles dont vous avez l’habitude. Surtout ne craignez pas de vous tromper. Chaque pas, même erroné est un pas vers vous puisque se connaitre c'est aussi savoir ce qui ne nous convient pas. Si vous saviez le nombre de choses que j’ai suivies en me disant "c’est ça !" Puis que j’ai laissé tomber par la suite. Pourtant aujourd’hui je sais que je suis faite d’un peu de tout ça, que je vis selon une petite partie de toutes ces expérimentations.
- Imaginez que le temps vous est compté, comment aimeriez-vous vivre ces derniers mois ? Que feriez vous, avec qui ? Qu’aimeriez-vous encore essayer ? Avec quoi/qui ne voudriez-vous surtout plus gaspiller votre temps ? Ces réponses seront vos meilleures guides.
- Et maintenant, que pouvez-vous faire et mettre en place pour vous approcher de cette idéal-là ?
Pas après pas avancez ainsi. N’attendez pas d’avoir une voie bien tracée pour y aller, ce ne sera jamais le cas. Vous verrez, c’est en posant la première pierre du chemin que les autres suivront jusqu'au moment où vous verrez avec un peu plus de clarté votre nouvelle destinée se profiler à l'horizon.
Et n'oubliez pas : ne craignez pas d’échouer, de vous tromper, de revenir en arrière ou de réessayer. Car la vie ce ne sera jamais la destination, elle se trouve dans toutes vos petites et grands expérimentations quotidiennes.
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